Parfois je me souviens...

Quand le jour épuisé tire sa révérence et que la nuit couvre le ciel de son drap d'ébène, quand les bruits de la vie s'estompent au point d'entendre le retour galopant de nos pensées, profitant de cette brèche pour s'infiltrer dans notre esprit et remplir ces moments de divagation, parfois, lors de ces moments, je me souviens...

Je me souviens de ces moments où je riais sur les genoux de mon grand-père, je me souviens de ce premier jour d'école où il me fallait affronter, désarmé, un monde inconnu, je me souviens de ces personnes que j'ai croisées et qui ont contribué à être qui je suis aujourd'hui, ces personnes que j'ai côtoyées, que j'ai haïes, que j'ai aimées, de ces personnes dont je ne me rappelle plus et ces personnes gravées à jamais dans mon esprit.

Je me souviens de ces valeurs que j'ai toujours défendues, au prix d'être différent et souvent solitaire, de ces promesses que j'ai toujours tenues à l'exception d'une qui grave encore mon cœur, de ces moments offerts à une amie blessée ou à un cœur perdu, à ces sourires donnés à des inconnus dans la rue et à ces rires partagés avec des amis chers.

Parfois je me souviens de ces histoires que je me racontais pour m'évader avant de m'endormir, de ces découvertes que j'ai faites quand je me suis mis à explorer le monde des vraies valeurs, je me souviens de ce soir du 17 juillet 1982 où tout a basculé et où j'ai entrepris une quête encore inachevée aujourd'hui.

Parfois je me souviens de ces bords du lac d'Écosse, ou de ce fjord en Suède où j'avais l'impression d'être aux portes du monde. Je me souviens de ces promenades sur la place où le vent balayait des vagues de sables, tout comme ces souvenirs qui défilent dans nos têtes. Je me souviens de ces moments où de retour chez moi je revivais, nostalgique, des moments du passé.

Et puis je me souviens de ce jour enneigé. De ce jour où la vie a fait croiser nos pas. Je me souviens de toi et de tout ce que j'aurai aimé t'offrir et te faire découvrir. Je me souviens de toutes ces choses en moi que tu n'as jamais connues. Je me souviens de toutes ces fausses certitudes qui hantaient ton esprit. Je me souviens de toutes ces choses que j'aurais aimé te dire mais quand le moment s'y prêtait, tu ne m'écoutais pas...

Et puis...

Puis il y a cette promesse que je t'ai faite un soir
Cette promesse d'être là si jamais tu tombais
À maintes tentatives j'ai voulu la renier
Mais mon cœur trop épris ravivait ma mémoire.

Ce cœur trop lapidé aurait du faire valoir
Ces moments de souffrance, d'abandon, de rejet
Mais envers l'amour, fît le vœu de loyauté
Et garda, inflexible, l'espoir de te revoir.

Il parait que le temps efface certaines douleurs
Et agrémente un jour nos souvenirs de douceur
Pour que l'amour survive et que l'espoir renaisse

Je voudrais effacer chaque trace de toi
Mais il y a une chose que je n'oublierai pas
Si un jour tu tombais, je tiendrai ma promesse.



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